Portraits d’enfants. Composition, gouache et collages.

Portraits d’enfants. Composition, gouache et collages.

Description et analyse

Cette création sur papier (55/ 40 cm. ) de Michou, est une réalisation en techniques mixtes, ce qui signifie qu’elle mêle plusieurs médiums: Gouache; feutre brun; aquarelle; collages de papier sulfurisé brulé, carte géographique et tresses de raphia (tout cela et rien de moins!)

Nous sommes bien évidemment parties d’une simple photo d’enfants, sans changer  d’échelle !!! Nous souhaitions des visages parfaitement ressemblant, hors, il faut être conscient que cette exactitude tient au demi millimètre pour un visage de taille normale. Si vous ne souhaitez pas que votre dessin ressemble au cousin ou au neveu de votre modèle, partez d’une grande photo et gardez précieusement la même taille.

Une stylisation, comment ça marche?

Toute stylisation est une suite de choix. Prendre parti par rapport à une simple copie parfaitement fidèle à la réalité n’est pas plus difficile. Parfois, une véritable création est plus facile, plus rapide, qu’une reproduction neutre qui exigera souvent de grandes compétences pour donner l’illusion de la nature. Sur mes cours, c’est donc souvent par confort que nous nous éloignons du sujet réel… Il n’en demeure pas moins juste qu’il est beaucoup plus stimulant de créer une pièce totalement unique, contemporaine et issue de vos choix personnels. Aller à la rencontre de vos goûts, de vos émotions et les traduire par des jeux de couleurs et de matières, n’est-ce pas un défit plus séduisant que de se réfugier derrière un sujet « bien peint »?

A l’atelier, nous disposons d’innombrables travaux d’artistes professionnels ou amateurs, quelques soient le thème ou la technique. Je conseille également d’aller sur des sites tels que KAZoART ou All posters. Grace à ces revues ( type Pratique  des arts), ces catalogues ( the Fine Arts Collection chez international graphics), ces recueils de créations d’élèves, nous pouvons élargir notre champ de vision et voir ce qui séduit chacun en terme artistique. S’en suivent des échanges nourris  sur des effets de dessin ou de peinture qui pourront s’adapter au sujet choisi par l’élève (le plus souvent, nous partons d’une photo ou parfois, d’une simple idée…) Nous ne faisons donc pas de copie de tableaux mais cherchons à découvrir ce qui correspond à la sensibilité de chacun. L’œuvre de l’élève n’est pas déterminée à l’avance, nous avons des pistes (un tableau qui lui a plut et son sujet) ainsi que des gardes fous (des conseils techniques en matières de dessin, de couleur, de composition…) Chaque travail sur le cours va donc faire l’objet de discussions préparatoires: mieux vaut savoir où l’on va plutôt que de s’apercevoir après avoir posé un dessin, que l’on aurait voulu un collage sous-jacent…

Ici, nous nous sommes inspirées d’une photo prise par des humanitaires et de travaux de types « carnet de voyage »,  comme cet exemple de Stéphanie Ledoux, une artiste talentueuse…

Comprenez que votre seule boussole, au-delà de ces 2 points de départ essentiels, doit se résumer à « j’aime ce détail« , ou « je n’aime pas! » C’est en suivant ce guide simple et en vous appuyant sur un peu de technique, que vous réaliserez une création personnelle sympathique. Lorsque vous appréciez un effet, un jeu de couleur,( qui parfois vient à vous même accidentellement, ) interrogez vous pour savoir si vous pouvez le retrouver sous d’autres facettes, en d’autres endroits du tableau en cours de réalisation. C’est un constant dialogue entre ce qui apparait sur votre papier ou votre toile, et vous-même. Si certaines choses vous déplaisent, ne poursuivez pas dans ce sens: recouvrez les, modifiez les…

Aujourd’hui, les peintres contemporains peuvent tout se permettre. Autorisez vous les libertés nécessaires ! Seule compte votre satisfaction finale. Les bases techniques (dessin, couleurs, composition, etc. que vous pouvez retrouver en vous abonnant à ma newsletter ) sont là pour vous faire gagner du temps et en qualité, c’est en cela qu’elles sont précieuses !

La réalisation concrète de ce tableau

Une fois que nous avions décidé de placer des collages (à l’atelier, nous avons un placard entier de papiers, dentelles, vieux livres… à cet effet) et de laisser une certaine transparence au niveau des visages (notamment sur le bébé simplement dessiné au trait…), nous avons réparti quelque papiers sulfurisés de tailles et de formes variées et la carte de Madagascar. Nous avons évité les lignes parallèles. Le papier (issu d’une tarte cuite dans mon four…) ne devait pas être placé sur des points importants puisqu’il supporte mal la gouache.

Dans un second temps, nous avons posé le dessin des enfants au crayon (voir la vidéo sur le dessin en attendant des précisions spécifiques au portrait). La petite fille est peinte à la gouache (matériel peu couteux et couvrant)  Michou ayant un peu souffert pour ce traitement (elle est plus habituée à l’aquarelle…) nous nous sommes contentées de la ligne au feutre pour la deuxième tête, ce qui avait l’avantage de l’originalité et de la rapidité d’exécution. Nous sommes ainsi restées dans un esprit croquis et carnet de voyage. Nous avons modifié les teintes du vêtement pour plus de dynamisme et choisi une base verte à l’aquarelle très humide pour le fond (mariage heureux du jaune et du bleu présents ailleurs). Au final, nous avons introduit des morceaux d’un sac en fibres végétales (remarquez leurs longueurs diverses et leur positionnement ainsi que le côté effilochée de l’une d’elles… c’est fait exprès !!!)

Voili, voilà, ne restait plus qu’à signer.